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Odes en son honneur - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Tu fus une grande amoureuse - A ta façon, la seule bonne - Puisqu'elle est tienne et que personne - Plus que toi ne fut malheureuse - Après la crise de bonheur - Que tu portas avec honneur, - Oui, tu fus comme une héroïne, - Et maintenant tu vis, statue - Toujours belle sur la ruine - D'un espoir qui se perpétue - En dépit du Sort évident, - Mais tu persistes cependant.

Parallèlement - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Extrait : Un très vieux temple antique s'écroulant - Sur le sommet indécis d'un mont jaune, - Ainsi qu'un roi déchu pleurant son trône ; - Se mire, pâle, au tain d'un fleuve lent ; - Grâce endormie et regard somnolent, - Une naïde âgée, auprès d'une aulne, - Avec un brin de saule agace un faune - Qui lui sourit, bucolique et galant. - Sujet naïf et fade qui m'attristes, - Dis, quel poète entre tous les artistes, - Quel ouvrier morose t'opéra, - Tapisserie usée et surannée, - Banale comme un décor d'opéra, - Factice, hélas ! comme ma destinée ?

Poèmes saturniens - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Extrait : Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire, - Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire, - Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant, - Et, par l'intensité de leur vertu, troublant - Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même, - Augustes, s'élevaient jusqu'au néant suprême, - Ah !

Romances sans paroles - Verlaine, Paul - Bibebook cover

Il faut, voyez-vous, nous pardonner les choses. - De cette façon nous serons bien heureuses, - Et si notre vie a des instants moroses, - Du moins nous serons, n'est-ce pas ? deux pleureuses. - O que nous mêlions, âmes sœurs que nous sommes, - A nos vœux confus la douceur puérile - De cheminer loin des femmes et des hommes, - Dans le frais oubli de ce qui nous exile. - Soyons deux enfants, soyons deux jeunes filles - Éprises de rien et de tout étonnées, - Qui s'en vont pâlir sous les chastes charmilles - Sans même savoir qu'elles sont pardonnées.

Le rideau - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : « Voisin, me dit-il un jour en passant sa tête chenue au travers des pois de senteur et des capucines qui enjolivaient sa fenêtre, vous m'inquiétez. Voilà quinze jours que vous êtes emménagé, et en voilà quatorze, sans compter les nuits, que vous passez à votre fenêtre, les yeux fixés sur ce lambeau de toile verte qui est en face. Je concevrais votre patience si, au lieu de cela, vous aviez pour vis-à-vis quelque jolie fille perchée là comme un oiseau en cage ; mais... »

Les douleurs d’un nom - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Il prit tout à coup fantaisie au baron, dégoûté de son intérieur par l'humeur tracassière et les emportements de sa femme, de tirer d'un étui un violon qui y dormait depuis son mariage, et de jouer des sonates avec la gouvernante de ses filles. Ces relations musicales décidèrent d'un goût très-vif du baron pour Hélène.

Les jumeaux - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Notre père était un homme fantasque et emporté à l'excès, que son humeur despotique isolait au sein de sa famille, où il régnait sans contradiction. Il essuyait, sans dire le mot, les plus dures contrariétés au dehors, et venait les ressasser et éclater contre elles dans son intérieur.

Les orages de la vie - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Un moment accablée par la menace d'un mariage qui n'allait à rien moins qu'à ruiner sa considération, Mme Marcille se remit promptement de la secousse. Au souvenir d'un passé exemplaire que n'avaient troublé ni grandes joies ni grandes peines, elle se rassura contre un malheur sérieux. Les gens gâtés par la fortune ne croient point aisément à des douleurs capables d'empoisonner leur vie entière.

Les sourds - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Du même côté de la route, à cinquante ou soixante pas en aval, une vieille femme coupait de l'herbe pour sa vache. Cette vieille courbait à la fois sous l'âge et sous le poids d'une réputation détestable. On la redoutait non moins comme sorcière que comme voleuse. Nonobstant ces détails bien connus, notre homme, pressé par la faim, n'hésita pas. Il joignit cette femme.

Romanzoff - Barbara, Charles - Bibebook cover

Extrait : Depuis son entrée dans la maison, qui remontait au mois de novembre 1841, Romanzoff avait marqué presque chaque jour par quelque acte de générosité. Bien des gens commençaient même à être las d'entendre perpétuellement l'éloge de cet homme, et prêtaient volontiers l'oreille à certains railleurs assez courageux pour tourner sa bienfaisance en ridicule. D'autres, en qui Romanzoff avait attisé une curiosité proche de la passion, murmuraient au souvenir du mystère dont il s'opiniâtrait à entourer sa vie.

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