L'Homme qui a vu le diable
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Non, il n’était point naturel que les choses devinssent tout à coup, sans raison apparente, aussi désolées ; il n’était point naturel que cette verdure, ces arbres, ces fleurs qui, si joyeusement, avaient gravi la montagne, se fussent arrêtés soudain au bord de ce plateau, comme s’il avait été maudit, comme si le destin en avait interdit l’approche à tout ce qui pouvait ressembler à de la vie. Je n’avais jamais rien vu d’aussi lugubre que ces rochers nus et que cette masure, toute branlante encore du choc de l’ouragan ; et une grande curiosité me vint de pénétrer dans cette demeure, fermée jusqu’à ce jour aux étrangers, derrière cet hôte dont on ignorait tout, même le nom, et qui, tête nue, se promenait les jours d’orage, dans la montagne, avec son chien « Mystère » qui aboyait en silence.