Un printemps à Pétersbourg
Auteur:
Les Annales de Pétersbourg est une chronique. Extrait : Nous connaissons notre caractère. Souvent nous sommes fâchés contre nous-mêmes et contre les devoirs qui nous sont imposés par l'Europe. Nous sommes sceptiques, nous tenons beaucoup à l'être, et, avec un grommellement sauvage, nous nous écartons de l'enthousiasme, nous en défendons notre âme slave sceptique. Parfois on a le désir de se réjouir. Mais si l'on allait tomber mal à propos, faire une gaffe, se réjouir à tort, que dirait-on de nous ? Ce n'est pas en vain que nous aimons tant les convenances. D'ailleurs, laissons cela. Mieux vaut nous souhaiter un bon été, pour nous bien promener et nous reposer. Où allons-nous, messieurs ? À Reval ? À Helsingfors ? Dans le midi, à l'étranger, ou, tout simplement, à la campagne ? Que ferons-nous là-bas ? Pêcher à la ligne, danser (les bals d'été sont si jolis), nous ennuyer un peu, ou garder notre service à la ville, et, en général, unir l'utile à l'agréable ?